Les plastiques dans la mer

Lundi 6 Avril 2015

Les déchets de plastique constituent l’une des pollutions les plus graves du milieu marin. Ils sont dangereux non dégradés, car ils peuvent être ingérés par les animaux marins de grande taille, mais plus encore après leur vieillissement qui facilite leur fragmentation en débris minuscules - dont on ne peut ni établir l’origine, ni extraire des océans - qui peuvent alors être ingérés par les petits invertébrés marins.

La présence de plastique dans les océans résulte de déchets produits par les populations côtières du monde entier, ce sont des déchets  improprement traités que l’on a jetés au sol ou que l’on a mal stockés (décharges en plein air par exemple). Ils accèdent à la mer par les cours d’eau du continent, par les déversements d’eaux usées, par le vent, ils sont enfin déplacés par les marées.

Quelle est l’importance de ces déversements ? Des chercheurs* ont créé un algorithme permettant de calculer la quantité de déchets de plastics générés annuellement par des populations vivant dans la bande côtière des 50 km, déchets susceptibles de rentrer dans les océans comme débris marins. Leur algorithme intègre : la masse de déchets générés annuellement par tête d’habitant, le pourcentage de plastique contenu dans ces déchets, le pourcentage de ces déchets qui est non traité et donc la quantité de plastique qui entre dans l’océan sous forme de débris marins. En tenant compte de l’évolution des populations, ils ont pu faire des projections entre 2010 et 2025 sur les quantités de plastiques qui seront rejetées dans les océans par 192 pays ayant accès à la mer et dont les  populations côtières sont notables.

Voici quelques chiffres qu’ils donnent :
- En 2010, 2,5 milliards de tonnes de déchets solides ont été générées par 6,4 milliards d’habitants des 192 pays ayant un accès à la mer (93% de la population mondiale). 11% environ de ces déchets étaient constitués par des plastiques (275 millions de tonnes). Si l’on s’en tient aux populations qui résident à 50 km des côtes (celles dont les rejets iront plus directement à la mer), les auteurs estiment que 99,5 millions de tonnes de déchets furent générées par ces populations, 31,9 millions  considérées comme non traitées et 4,8 à 12,7 millions de tonnes de plastiques  entrèrent dans les eaux marines (soit 1,7 à 4,6% des déchets de plastiques générés par ces pays).
- Si l’on cumule de 2010 à 2025 les masses estimées de plastiques  susceptibles d’être déversées dans les océans, on atteindrait (dans un l’hypothèse   moyenne) 150 millions de tonnes.
- La Chine a le plus fort potentiel de déversement : 8,82 millions de tonnes par an ; la France est dans une position plus satisfaisante : 0,01 à 0,25 millions de tonnes.

Ces chiffres sont colossaux et donnent une idée des dangers que font courir ces déversements sur la vie océanique.


*Jenna R. Jambeck et al. Science, 13 février 2015, N°6223, pp 768-770.          




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