Les dérives de l'extension de la théorie de Darwin à l'évolution sociale de l'homme


Lundi 7 août 2006

Darwin utilise l'expression "Sélection naturelle" par analogie avec ce que font les sélectionneurs qui se proposent d'améliorer une espèce utile à l'homme. Cependant cette expression anthropocentrique est quelque peu abusive car la nature n'a pas un projet comme le sélectionneur. Un organisme vivant est soumis, du fait du milieu qui l'entoure, à un ensemble de contraintes. Elles sont de nature physique : la chaleur, le froid, la sècheresse etc... ou de nature biologique : compétition, parasitisme, prédation etc... Elles sont compatibles avec la vie puisque la vie y est présente, mais pas n'importe quelle vie, seule celle qui peut s'accommoder de ces contraintes. La sélection naturelle implique uniquement un processus adaptatif à un milieu donné.  

L'élimination des inadaptés dans une "lutte pour la vie" a donné lieu à de nombreuses dérives notamment lorsqu'on a voulu étendre la théorie de Darwin à l'évolution sociale de l'homme (Darwinisme social). Ainsi elle justifiait le système de la libre entreprise et de la concurrence qui sont les bases du capitalisme. Ce transfert d'une théorie biologique au fonctionnement de la société humaine était audacieux. Ce que l'on peut dire peut-être (et encore avec toutes réserves), c'est qu'un système économique ne fonctionnera bien que s'il tient compte de l'égoïsme humain, aptitude vraisemblablement inscrite dans notre génome au cours des millénaires où notre espèce a été confrontée à la sélection naturelle dans toute son âpreté.


Dérive encore plus absurde, la supériorité d'une race sur une autre. Une race (première étape vers la constitution d'une nouvelle espèce) n'est pas supérieure à une autre, elle est plus adaptée à un milieu donné qu'une autre race qui ne s'est pas formée dans le même milieu.


Je me suis attardé sur la théorie de Darwin parce qu'elle est peu enseignée en France alors qu'elle est d'une importance capitale en biologie. Avec les quelques éléments que j'ai donnés, elle ne doit plus faire peur mais au contraire on doit pouvoir en parler sans s'attirer les foudres d'une réprobation. Théorie scientifique qui n'impose ni morale, ni pensée politique, ni système économique, elle a, en revanche, valeur explicative et c'est là que réside tout son intérêt.



Les questions environnementales vous intéressent-elles ? Vous pouvez enrichir vos connaissances et acquérir une vision globale de ces problèmes en lisant mon dernier livre : « Environnement, l’Hypothèque Démographique ».



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire