Lundi 18 février 2008
Nous entendons dire quelquefois que cette forêt Amazonienne est en danger, y a-t-il des données sérieuses qui permettent de se faire une idée précise de ce qui se passe là-bas. Quelles pourront en être les conséquences ?
Les données que je reprends ici sont tirées d’un article (1) paru dans la revue Américaine Science.
La forêt Amazonienne couvre 5,4 millions de km2 (10 fois la surface de la France) 62% de cette surface se trouve au Brésil. Elle abrite ¼ des espèces terrestres et fournit 15% de la photosynthèse terrestre. L’évaporation et la condensation sur l’Amazonie constituent un des moteurs de la circulation atmosphérique globale.
Depuis 2001, 837 000 km2 de cette forêt ont été éliminés (1,5 fois la surface de la France) au rythme moyen de 25 000 km2 par an du fait de l’expansion de l’élevage et de la culture du soja. Grossièrement, 6% du territoire déboisé reste cultivé, 62% est maintenu en pâturage, et 32% retourne en friche. Mais l’action néfaste de l’activité humaine va au-delà de la déforestation, elle inclut le bûcheronnage, la chasse, l’écobuage, les incendies.
La forêt Amazonienne contribue par son activité photosynthétique à la fixation du carbone (puits de carbone) mais surtout elle intervient dans le recyclage de l’eau. Les racines des arbres pompent continuellement l’eau du sol et par évapotranspiration au niveau des feuilles, cette eau est rejetée dans l’atmosphère sous forme de vapeur qui se condensera à son tour en pluie. La perte à grande échelle de surface boisée va réduire la pluviométrie et l’aridité devrait affecter peu à peu les zones où la déforestation est la plus intensive. A partir de modèles mathématiques, on prévoit que la probabilité d’une intensification modérée des saisons sèches est de 80% au sud-est de l’Amazone et des Guyanes, 70% à l’est, 60% au centre et 30% à l’ouest. Mais les probabilités d’intensification fortes à très fortes de l’aridité, dans les mêmes zones, restent elles aussi, très élevées.
Les auteurs de l’article font des propositions pour éviter un désastre écologique ; on peut noter que leur plan ignore la cause essentielle de cette situation : l’expansion incessante de la population humaine.
(1) Yadvinder Malhi et al., Science 319, 169, 2008
Les questions environnementales vous intéressent-elles ? Vous pouvez enrichir vos connaissances et acquérir une vision globale de ces problèmes en lisant mon dernier livre : « Environnement, l’Hypothèque Démographique ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire