Jeudi 5 Décembre 2013
L’énergie nucléaire est dangereuse ; une
centrale nucléaire peut, en cas d’accident, contaminer une vaste zone autour
d’elle et la rendre inaccessible pendant de longues années, elle produit aussi des
déchets radioactifs à longue vie que l’on craint de stocker.
L’Allemagne, sous la pression de l’écologie
politique, a décidé de se passer de l’énergie nucléaire en développant les
énergies renouvelables éoliennes et photovoltaïques ; elle a, de ce fait,
en compensation aux irrégularités de leur production, recours aux centrales
thermiques alimentées par les énergies fossiles : charbon et gaz. L’Allemagne
est probablement à la troisième place, au niveau mondial, des pays émetteurs de
gaz à effet de serre.
Devons-nous suivre la même voie, devons-nous
réduire fortement notre énergie nucléaire au risque d’être
contraints d’utiliser davantage les énergies fossiles ?
Le réchauffement climatique est lui aussi dangereux,
nous n’avons pas pris encore conscience du danger qu’il nous fait courir et
nous nous comportons comme si de rien n’était. Or il va affecter toute la
planète, de larges zones tropicales et côtières vont devenir inhabitables du
fait de l’augmentation des températures et de la montée des eaux, des
mouvements de populations sont à craindre. Les modifications climatiques vont
affecter tout le monde vivant : disparition d’espèces, déplacements de la
faune et de la flore. Les incidents climatiques vont être plus fréquents et
plus forts. L’enfer n’est certainement pas dans l’énergie nucléaire que nous
pouvons maîtriser mais sera dans le réchauffement de notre planète.
La réduction des émissions de gaz à effet de serre
est une priorité que nous devrions avoir continuellement à l’esprit ; or
la demande énergétique ne faisant que croître comment y faire face ? Dans le billet « Comment réduire de 80%
les émissions de gaz à effet de serre avant 2050 » (rubrique
environnement) je donnais les principales conclusions d’une étude réalisée par
des chercheurs américains sur la Californie.
Cette étude ne propose
pas de réduire la consommation énergétique qui ne fera qu’augmenter avec
l’accroissement de la population humaine ; elle préconise de
« décarboner » l’énergie électrique en ayant recours aux énergies
renouvelables mais aussi à l’énergie nucléaire et éventuellement aux énergies
fossiles à condition d’enfouir les émissions de CO2 que ces dernières produisent.
L’énergie électrique devra remplacer les énergies fossiles, les moteurs électriques
se substituant peu à peu aux moteurs thermiques. Cette étude devrait inspirer les
politiques énergétiques, elle considère que l’énergie nucléaire participera aussi
à la réduction des émissions de CO2.
Le projet français, de réduire fortement notre
production d’électricité nucléaire, nous condamne à recourir aux centrales
thermiques (comme l’Allemagne) pour compenser les aléas de production des
énergies renouvelables ; en même temps, il nous condamne à réduire notre
consommation énergétique. Ne vaudrait-il pas mieux conserver nos capacités
nucléaires en améliorant leur sécurité, en remplaçant les centrales
vieillissantes par des centrales nouvelles mieux sécurisées et, en même temps, accroître fortement notre production d’électricité renouvelable. L’énergie
nucléaire devrait être notre purgatoire avant que ne progressent les techniques
de stockage de l’électricité ou que d’autres moyens de production ne soient mis
au point (projet ITER par exemple).
Les questions environnementales vous intéressent-elles ? Vous pouvez enrichir vos connaissances et acquérir une vision globale de ces problèmes en lisant mon dernier livre : « Environnement, l’Hypothèque Démographique ».
2 commentaires:
Contrairement à des rumeurs qui ont surtout cours en France, la sortie du nucléaire en Allemagne, mise en oeuvre par une loi de 2002 (pas 2011), n'entraîne pas d'augmentation de la consommation de charbon.
http://energeia.voila.net/electri2/allemagne_nucle_charbon.htm
Des fluctuations peuvent se produire d'une année sur l'autre, mais on voit bien que les énergies renouvelables remplacent le nucléaire et que la légère reprise du charbon récemment correspond à la chute du gaz.
Le cas particulier de 2009 correspond à la conséquence économique de la crise financière de 2008.
Les "rumeurs" ont cours aussi dans les média anglo-saxons. Comme le montre ce graphe chez Jancovici : http://www.manicore.com/documentation/transition_allemagne_graph1.jpg si on peut défendre en chiffre que les renouvelables ont principalement remplacé le nucléaire, cela s'est manifestement fait aux dépends de tout progrès dans la sortie du charbon.
De plus si on rentre dans le détails, en étudiant les courbes publiées par l'institut Fraunhofer allemand, on se rend compte que les périodes de forte production renouvelable correspondent presque toutes à des période de fortes exportation. Les centrales thermiques démarrées lorsque les renouvelables produisent peu ne sont pas arrêtés pendant qu'ils produisent, mais utilisées pour exporter. Ca reste peu rentable pour leurs propriétaires, qui ne reçoivent pas l'autorisation de les fermer, car la capacité de production deviendrait insuffisante lorsqu'il y a une faible production renouvelable.
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