Dimanche
5 Mars 2017
Le
carbone, sous sa forme oxydée : CO2, est un gaz qui joue un
rôle majeur dans l’effet de serre car il entraîne au fur et à mesure qu’il
s’accumule dans l’atmosphère un réchauffement de la surface de notre planète ;
séquestrer le carbone c’est l’emprisonner de manière qu’il perde ce rôle
néfaste.
Nous
ne nous intéresserons pas aux tentatives humaines faites pour atténuer les
effets de serre (notamment l’enfouissement du CO2 dans des
réservoirs profonds vidés de leurs contenus pétroliers ou autres), les
résultats sont jusqu’ici très insuffisants ; nous examinerons surtout le
transfert du carbone de l’atmosphère vers la biosphère qui est un processus
naturel résultant de la photosynthèse, celle-ci utilise du CO2 et de
l’eau pour fabriquer, dans les chloroplastes des plantes (et de tous les
organismes photosynthétiques), des sucres, sources d’énergie des réactions biochimiques à l’origine de la
matière vivante.
Avant
l’expansion de l’espèce humaine et
surtout de la révolution industrielle que se passait-il ? La source
essentielle de carbone (sous forme de CO2) disponible dans
l’atmosphère était celle produite par l’activité volcanique, les incendies
accidentels et l’activité des microorganismes dégradant les déchets organiques au
sol. Le carbone s’accumulait par photosynthèse dans la matière végétale mais
cette séquestration n’était que temporaire car à leur mort les végétaux se
déposent au sol en litière et ces déchets sont en partie dégradés par les
microorganisme (retour donc du carbone dans l’atmosphère suite à la respiration
de ces microorganismes) le reste pouvait
évoluer sous terre, en conditions d’anaérobie,
de forte pression et de températures élevées, en tourbe, lignite et charbon ou
en pétrole et gaz. Cette séquestration d’origine
biologique était définitive.
La
révolution industrielle a profondément modifié cette situation. Le carbone
enfoui dans le sol a été brutalement remis dans l’atmosphère sous forme de CO2
après combustion du charbon ou du pétrole dans les machines créées par l’homme.
Que sont devenues les capacités de séquestration biologique du carbone ?
En ce qui concerne les forêts non exploitées (vierges) les
séquestrations biologiques temporaires ou définitives n’y sont évidemment pas
affectées mais la surface de ces forêts est devenue insignifiante.
Pour les forêts exploitées que se passe-t-il ? Le
résultat dépend du devenir définitif du sol de la zone exploitée.
Si le sol est affecté à autre chose qu’à la forêt
(agriculture ou habitat par exemple) il y a perte totale des capacités de
séquestrations biologiques qu’elles soient temporaires et définitives. La forêt exploitée par l’homme sera utilisée
immédiatement pour le chauffage ou très temporairement comme matière première
(meubles, charpentes etc.) avant
combustion définitive et retour de tout le carbone dans l’atmosphère.
S’il y a replantation après abattage, la croissance des
jeunes arbres et de la végétation associée à la forêt absorbe beaucoup de carbone
atmosphérique mais cette séquestration n’est que temporaire, dès qu’une nouvelle coupe sera réalisée au
même endroit, le carbone stocké sera remis rapidement dans l’atmosphère par
l’homme sans que la litière ne puisse aboutir à une séquestration biologique
définitive, le résultat est neutre pour l’effet de serre.
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