Lundi 5 Juin 2017
Il
y a un réel effort pour végétaliser les villes et notamment pour y planter des
arbres. Est-ce un besoin ? La réponse à cette question n’est pas aussi simple
qu’il y paraît ; plusieurs chercheurs* ont essayé d’analyser le rôle des
arbres dans les villes, je vais rapporter ici l’essentiel de leurs
observations.
Les
arbres des villes nous fournissent, avec la photosynthèse, de l’oxygène et
prélèvent d’importantes quantités de CO2 ; par évapotranspiration
ils augmentent l’hygrométrie de l’air et donc rafraîchissent l’atmosphère ce
qui n’est pas négligeable en été ; ils font aussi de l’ombre avec leur
feuillage ; enfin, ce qui est moins connu sans doute, ils réduisent la
pollution en piégeant les microparticules de l’air soit par interception ou par
absorption des composants gazeux de l’air à travers la respiration stomatique.
L’efficacité
du piégeage des microparticules de l’air dépend des espèces et est associée à
la surface de leur feuille (cireuse ou non cireuse), à la densité du feuillage
et à sa forme ; parmi les espèces efficaces pour capter les
microparticules on trouve : l’orme, le magnolia, le frêne, le houx. Les
lianes grimpantes sont plus efficaces que certains arbres (d’où leur intérêt
pour végétaliser les murs). L’efficacité est aussi associée à la persistance du
feuillage, les arbres à feuilles persistantes sont plus intéressants en hiver
car ils restent efficaces en période où les pics de pollutions sont fréquents. D’une
manière générale, leurs capacités à résorber la pollution ne sont guère connues
des services techniques en charge des espaces verts des villes alors qu’elles
devraient être prises en compte au moment des plantations.
Bien
qu’il soit difficile de le prouver, il semble aussi que la présence des arbres
dans la ville à un effet positif sur la
santé mentale et physique des populations
urbaines. Ainsi, un chercheur canadien comparant des quartiers aux densités
d’arbres différentes à des relevés statistiques sur la santé des habitants, a
pu montrer que les fortes densités d’arbres étaient en corrélation positive avec
un bon état sanitaire des populations et une plus faible incidence des maladies
cardio-vasculaires. Aux Etats Unis la disparition de milliers de frênes par suite
de l’attaque d’une chenille s’est révélée associée à une mortalité accrue par les
maladies cardiovasculaires et les déficiences
respiratoires. Il s’agit évidemment de corrélations qui peuvent masquer
l’origine réelle de l’accroissement de la morbidité ; il n’en demeure pas
moins que la répétition de ces corrélations positives conforte l’hypothèse
d’une cause à effet réelle.
Les
arbres n’ont pas que des effets positifs sur la santé, ils peuvent émettre des
pollens allergènes citons à cet effet : le bouleau, le frêne, le platane,
les cyprès. Ils peuvent émettre aussi des substances volatiles organiques
associées à la formation d’ozone. Les peupliers, les chênes, les robiniers, les
platanes et les sycomores sont émetteurs de ces substances. Ils peuvent avoir
enfin un feuillage ou des fruits toxiques. Le choix de l’essence au moment de
la plantation est donc primordial, il faudrait le faire en connaissant bien ses
aptitudes. Or la plupart du temps le choix se fait sur des qualités esthétiques
ou sur l’originalité de l’espèce et néglige les inconvénients ou avantages qu’elle peut apporter.
Enfin on devrait privilégier les espèces locales et délaisser les espèces
exotiques qui, moins bien adaptées, risquent de poser des problèmes sanitaires
ou de survie.
*K.
J. Willis et G. Petrokofsky, Science,
28 avril 2017, N°6336, pp.374-376.
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1 commentaire:
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