Mercredi 5 juillet 2017
Au
sens commun une niche est un abri destiné à l’animal de compagnie, une cavité
faite pour y loger un objet important : statue, clé, lit etc. La
notion de niche écologique est une notion plus complexe, elle garde seulement
du sens commun les idées d’abri et de
logement.
Chaque
espèce vivante a un niveau d’activité en rapport avec les facteurs physiques,
chimiques et biologiques de son environnement.
Prenons l’exemple du lézard animal poïkilotherme (la température de son
corps est variable en fonction de la température extérieure) son activité se
modifie dans les limites de température de 10 à 40°C environ ; elle est
optimale lorsque la température externe sera voisine de 30°C. Si l’on construit
une courbe ayant en abscisse la température et en ordonnée une mesure de
l’activité du lézard, cette courbe aura la forme d’une cloche avec des valeurs
minimales aux températures 10 et 40°C et une valeur maximale à la température
30°C. Notons que pour une autre composante du milieu comme la taille des
insectes dont le lézard peut se nourrir on peut établir un graphique analogue,
il en serait de même pour la teneur en oxygène de l’air etc. Ainsi le lézard se
« niche » dans des limites environnementales définies dans chacun de ces
axes, l’ensemble faisant penser à un espace mathématique à n dimensions. En dehors de ces limites (que nous ne pouvons
représenter graphiquement puisque, au plus, nous ne pouvons représenter qu’un
espace à trois dimensions), sa vie sera impossible.
Il
n’est pas facile d’établir pour chaque espèce la courbe relative à chaque axe
de cet espace à n dimensions, mais il
est important de la connaître quelquefois pour des facteurs qui déterminent les
possibilités de présence d’une espèce dans un milieu donné. Prenons le cas de
la truite qui à des besoins en oxygène élevés ; si l’on veut répandre des
alevins de truite dans une rivière dont la teneur en oxygène de l’eau est
inférieure au seuil minimum de survie de cette espèce on court à l’échec. En
revanche ces eaux moins oxygénées peuvent être suffisantes pour des poissons
moins exigeants en oxygène comme le gardon ou la carpe.
Si
l’on s’intéresse à l’axe de la niche relatif à la taille des proies
susceptibles d’être utilisées par deux espèces prédatrices ; on peut avoir
une concurrence entre elles lorsque leurs courbes se chevauchent partiellement
et même des exclusions lorsque leurs courbes se superposent. Dans ce cas l’une
des deux espèces disparaîtra si la richesse en proies du milieu est insuffisante
pour nourrir les deux espèces.
La
richesse d’un milieu en ressources est fondamentale pour expliquer sa richesse
en espèces. Ainsi la zone tropicale recèle beaucoup plus d’espèces que les
zones plus septentrionales car la diversité des ressources y est beaucoup plus
grande.
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