Lundi 5 décembre 2011
Notre intestin héberge plusieurs trillions (1.1018) de bactéries qui ont un rôle essentiel dans notre métabolisme mais qui peuvent aussi affecter notre système immunitaire. On a trouvé des communautés anormales bactériennes dans plusieurs maladies humaines comme le syndrome inflammatoire de l’intestin où le cancer du côlon.
D’un individu à l’autre, la composition des communautés microbiennes (le micro biote) est très différente ; mais on s’est rendu compte qu’y prédominent trois variants ou « enterotypes » représentés par les genres Bacteroides, Prevotella et Ruminococcus.
Des chercheurs* ont essayé de voir, en étudiant la composition de la flore bactérienne d’individus ayant des habitudes alimentaires différentes, dans qu’elle mesure celles-ci pouvaient intervenir sur la composition de leur micro biote intestinal. Ils ont montré d’abord que si Bacteroides et Prevotella sont dominants respectivement dans deux habitudes alimentaires spécifiques, il n’en est pas de même pour Ruminococcus qui ne peut être strictement associé à une quelconque habitude alimentaire.
Les Bacteroides sont fortement présents chez les individus dont l’alimentation est riche en protéines animales, certains acides aminés et les graisses saturées donc des nourritures riches en viande, alimentation typique des pays occidentaux. Au contraire les Prevotella sont inféodées aux individus dont l’alimentation est riche en hydrates de carbone (notamment en sucres simples) et en fibres, alimentation typique des sociétés agraires.
Les auteurs ont essayé de voir si ces communautés microbiennes de l’intestin demeurent stables lorsque l’on inverse l’alimentation pendant 10 jours chez les deux types d’individus. Dans le très court terme (24 heures) il apparaît des changements significatifs et rapides dans la composition de leur micro biote mais l’amplitude des changements est modeste et non suffisante pour inverser les entérotypes, la situation initiale se réinstalle très vite. En fait la composition du micro biote ne peut être modifiée qu’à très long terme. Ainsi, si l’un des entérotypes était associé à une pathologie, ce ne serait que par une prescription diététique à long terme que l’on pourrait espérer la corriger.
*Gary D. WU et al. Science, 7 Octobre 2011, pp 105-108.
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