Mardi 5 Août 2014
Il faut lire ce pamphlet « qui n’est pas contre la langue
anglaise mais contre l’invasion que nous subissons d’elle dans l’indifférence
quasi générale ».
Mais y-a-t-il réellement invasion ? Ceux qui sont nés
avant 1950 ont une conscience bien nette de ce phénomène ; si, jusqu’aux
années 1980, l’usage de mots anglais était discret (on les prononçait en
français d’ailleurs), il a crû au fur et à mesure que s’ouvraient les
frontières mais aussi dès lors que notre appareil de production s’est affaibli
et que nous avons eu de plus en plus recours aux importations. L’invasion de
l’anglais est tout d’abord une invasion commerciale. Il y a ensuite la sottise
de ceux qui pensent qu’une langue universelle est nécessaire au bonheur de la
planète, il y a le snobisme de ceux qui connaissent l’anglais et veulent le montrer,
et enfin il y a la mode, ainsi une émission de téléréalités s’est appelée
« the voice » et les confrontations (les duels) entre candidats étaient des « battles » ; cela
me rappelle une phrase que l’on apprenait en cours d’anglais : « Admiral
Nelson won the battle of
Trafalgar » !
Pour J.L. Jeener « la langue est l’expression d’une culture
et d’une civilisation, sa disparition entraîne aussi leur disparition. Nous
sommes les héritiers d’une manière de percevoir le monde nous avons un devoir
de préserver cet héritage ».
Le français recule sans cesse, il a perdu sa place comme langue
diplomatique, nos universités ont demandé l’autorisation de donner des cours en
langue anglaise, chaque olympiade est une bataille pour que le français y soit
encore utilisé… J.L. Jeneer fait un bilan des attaques qu’a subi notre langue
et de ses reculs. Il accuse les journalistes « internationalistes »
de ne pas se rendre compte de la réalité, de ne pas voir la pollution de la
rue, des médias, par cet anglais médiocre « le globish ». Il craint
que la régionalisation conduisant au retour des langues régionales entraîne, au niveau Européen, la
disparition des langues nationales au profit de l’anglais. Certains
pays comme les pays du nord de l’Europe semblent, pour des raisons
commerciales, être déjà tombés dans ce
piège. Il accuse enfin le mondialisme d’aplanir, de niveler, de banaliser tout avec « l’anglais… son arme de
destruction massive ».
On peut accuser J.L. Jeneer d’un nationalisme archaïque, il n’en
demeure pas moins qu’il y a dans son plaidoyer beaucoup de justesse.
* « Pour en finir avec la langue Shakespeare »
Jean-Luc Jeener, éditions Atlande, 2014.
Il n’y aura pas de billet en septembre.
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