Adaptation au milieu physique et au milieu biologique

Jeudi 5 mars 2015

La sélection naturelle agit de manière à favoriser les individus qui sont les mieux adaptés à l’environnement dans lequel ils se trouvent. Ceux qui réussiront dans cet environnement auront une descendance plus importante que celle des autres (une meilleure « fitness » en langue anglaise) et de génération en génération leur génome s’installera dans la population à laquelle ils appartiennent. Contrairement à ce que l’on pense, la résistance à la sélection naturelle  est pour chaque individu une résistance passive plutôt qu’une résistance active comme le laisserait entendre l’expression « lutte pour la vie »  car elle intègre aussi bien l’adaptation à l’environnement physique qu’à l’environnement biotique. Ce n’est que dans ce dernier, et dans les cas très particuliers de concurrence sexuelle et de prédation qu’il y a résistance active des protagonistes.

Un être vivant a des besoins en énergie, en eau, en sels minéraux, en chaleur qui sont toujours en déséquilibres avec les fournitures variables de son environnement. Pour que le moindre écart ne lui soit pas fatal, la sélection naturelle a retenu des structures qui lui permettent de subir des écarts modérés sans dommages. Par exemple les arbres de nos climats tempérés vont réussir à passer l’hiver avec succès en perdant leurs feuilles (organes sensibles au froid et inutiles car l’arbre va vivre sur ses réserves), en protégeant leurs bourgeons par des écailles, en ralentissant leur activité métabolique par une dormance. Ces dispositifs dès qu’ils sont apparus par mutation ont donné un avantage à l’individu qui les portait, celui-ci a eu une descendance plus grande et de génération en génération le génotype favorable a envahi la population. Les caractères d’adaptation à l’environnement physique sont convergents, les individus soumis aux mêmes contraintes physiologiques se ressemblent ; ainsi dans les milieux arides et secs on trouve essentiellement des plantes grasses, dans les zones arctiques où la glace est persistante les animaux ont un pelage blanc qui les rend peu visibles etc. La seule adaptation au milieu physique, si les conditions du milieu restaient stables, donnerait des grands groupes aux apparences uniformes.


C’est l’adaptation à l’environnement biotique qui tend à diversifier le monde vivant, car elle est complexe, variable, interactive. Un individu peut y être confronté à des individus de son espèce : concurrence sexuelle ; mais aussi à des  individus d’espèces différentes : prédateurs, parasites, commensaux et même symbiotes. Chaque situation va entraîner la mise en place de dispositifs d’adaptation spécifiques qui vont enrichir la variabilité. L’exemple le plus démonstratif est celui du prédateur et de sa proie. Le prédateur doit d’abord repérer sa proie, il possède pour cela des organes sensoriels adaptés : acuité de  vision et d’odorat ; il doit être capable d’une approche silencieuse et d’une patience à l’affût ; il doit pouvoir lutter victorieusement si sa proie se défend par sa puissance ou la possession d’organes injectant des substances paralysantes (crochets à venin des serpents) ; il doit enfin être capable de digérer sa proie et d’en tirer un profit alimentaire. La proie elle-même aura acquis des aptitudes et des organes de défense : éveil et guette, course rapide, peau épaisse, cornes etc. Ainsi la diversité biologique a été multipliée à l’infini.      



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