L'histoire naturelle

Mercredi 7 juillet 2015

L’écologie est la science qui étudie les interactions entre les organismes et leur environnement physique ou biologique. Pour cela il est nécessaire, en premier lieu, de connaître le plus précisément possible l’organisme que l’on étudie : quel est son mode de vie, de quoi se nourrit-il, quel est son mode de reproduction ? Cet ensemble d’informations constitue une histoire naturelle.

L’histoire naturelle d’un organisme peut-être très difficile à établir, il y a la partie qui est visible celle décrite par les « naturalistes » anciens ; et puis il y a des lacunes soit parce que l’organisme se modifie, soit parce qu’il change d’habitat, soit parce que son observation nécessite un appareillage performant. C’est alors que la patience et la technicité du chercheur seront mises à l’épreuve.

Prenons le cas du puceron vert du pêcher, vous l’observerez facilement sur un rameau dont il enroule les feuilles, vous pourrez en utilisant une loupe grossissante voir que la colonie comporte des femelles adultes « fondatrigènes » et des jeunes pucerons qui viennent d’être « pondus »  par ces femelles sans passage par l’œuf (parthénogenèse vivipare), vous verrez éventuellement l’apparition de formes ailées et puis au bout d’un certain temps tout disparaît. Que deviennent ces minuscules insectes ailés ? Quelle méticulosité, quelle patience a-t-il fallu développer pour découvrir qu’ils allaient coloniser un hôte secondaire (pomme de terre notamment) sur lequel deux ou trois nouveaux cycles de parthénogenèse vivipare se dérouleraient suivis d’une reproduction sexuée dont les formes ailées reviendraient pondre sur l’hôte primaire.

Décrire ce cycle appartient au naturaliste mais il y a plus ; si l’on se place maintenant au niveau des relations que cet insecte entretien avec son environnement c’est-à-dire si l’on aborde le point de vue écologique, on va observer les points suivants : le puceron puise avec ses stylets la sève élaborée (riche en sucres issus de la photosynthèse) de l’arbre qu’il parasite ; ses excréments contiennent des sucres qui constituent une   nourriture carbonée pour les fourmis et pour un champignon du genre Fumago ; enfin ce puceron a, entre autres, un prédateur très efficace : la coccinelle qui à son tour sera dévorée par d’autres prédateurs. Ce puceron qui, pour l’agriculteur, est un parasite néfaste, fournit à la chaine alimentaire animale de l’énergie issue de la photosynthèse, il est donc un maillon important de cette chaîne !

En somme, là où s’achève l’histoire naturelle commence l’écologie.



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