Mercredi
5 Mai 2021
La
sexualité est apparue très tôt dans le monde vivant. Chez les bactéries la
conjugaison par laquelle une bactérie déverse par copulation une partie de son
génome dans le cytoplasme d’une autre bactérie n’est pas à proprement parler
une reproduction sexuée mais elle est déjà une altération de la multiplication
clonale (la plus répandue chez les bactéries) qui conserve un génome inchangé tant qu’il n’est pas sujet à une mutation. La reproduction sexuée suppose que
dans un organisme existent des cellules spéciales : les gamètes. Formés dans les gonades ils sont issus de cellules diploïdes parentales ayant subi une division réductionnelle :
la méiose. Cette division cellulaire se caractérise par une recombinaison génétique (ruptures des
chromatides et échanges des fragments homologues) et par un retour au nombre
chromosomique de base haploïde. La fécondation qui est la rencontre d'un gamète de sexe mâle avec un gamète de sexe femelle, rétablit le nombre chromosomique diploïde et rassemble deux génomes recombinés différents de celui des parents. Cette sexualité est déjà présente chez des organismes
unicellulaires comme les algues volvox du règne végétal ou les paramécies du
règne animal et à partir de là, elle s’est répandue dans toutes les autres
espèces pluricellulaires des deux règnes.
Ce
qui fait la supériorité de la reproduction sexuée sur la multiplication clonale
c’est bien les recombinaisons génétiques qu’elle permet. Alors que les individus d’un clone sont tous
phénotypiquement identiques, ceux issus d’une reproduction sexuée sont tous
différents. Lorsqu’une nouvelle mutation apparaît dans une famille à
reproduction sexuée, elle sera soumise à la sélection naturelle sous
différentes formes d’accompagnements, elle aura donc plus de chances de faire
face à la sélection naturelle et d’être retenue par celle-ci. La reproduction
sexuée est ainsi à l’origine de l’immense diversité des espèces qui se sont
créées au cours du temps.
Chez
l’espèce humaine qui a 46 chromosomes, le sexe femelle possède deux hétérosomes (chromosomes sexuels) identiques XX et le sexe mâle deux
hétérosomes différents XY. Le sexe mâle est déterminé par un gène (SRY) induisant
la formation des testicules. Ce gène se trouve dans une région du chromosome Y où
les recombinaisons sont impossibles avec le chromosome X, ainsi le caractère
mâle est toujours transmis par le chromosome Y. En l’absence du gène SRY, et en
présence des deux chromosomes X, les cellules germinales des gonades deviennent
des ovaires de la 5ème à la 8ème semaine après la
gestation.
Les
caractères sexuels secondaires sont les produits de la sélection
naturelle ; ils donnent à un individu un avantage sur ses rivaux lors de
la parade nuptiale et les interactions agressives qui peuvent se produire dans
le choix du partenaire. Ces caractères s’installent à la puberté sous effet
hormonal : œstrogènes chez les femelles, testostérone chez les mâles qui
agissent sur l’activité de certains gènes.
Les
théories qui se répandent actuellement sur le genre, ne devraient pas oublier que la sexualité est
d’abord un phénomène biologique.
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