La qualité de l'air intérieur que nous respirons

Vendredi 5 Novembre 2021

La pandémie du Covid a mis en relief le problème de la qualité de l’air intérieur que nous respirons. Y-a-t-il des précautions à prendre pour que cet air ne soit pas contaminé ? D’une manière plus générale, l’air que l’on respire à l’intérieur des immeubles est-il de qualité satisfaisante ? Un chercheur* spécialiste du sujet, a établi quelques règles que je vais exposer dans ce billet.

Avant le Covid on connaissait le syndrome de la maladie des immeubles découvert dans les  années 1970 : fatigue, démangeaisons oculaires, maux de tête, lassitude. On a pensé que l’exposition à un air contaminé par des substances organiques volatiles émises par les matériaux de construction pouvait être la cause de cette maladie. Les nouvelles règles de constructions préconisées à partir de 1990 en vue de rendre les immeubles mieux isolés ont éliminées les matériaux susceptibles de produire ces substances, mais elles n’ont pas privilégié la qualité de l’air. Un air confiné est non seulement riche en substances volatiles mais aussi en micro particules : poussière, aérosols, pollens, et en CO2 issu de la respiration des occupants. Ce gaz participe au syndrome de la maladie du confinement.

Comment rendre un air intérieur plus sain ? En choisissant un mobilier non émetteur de substances volatiles, en renouvelant l’air, en le filtrant correctement, on doit améliorer considérablement ce que l’on respire.

Il faut bien choisir l’ameublement qui sera disposé dans les pièces : tapis, meubles et le revêtement des murs : peintures, papiers peints. Ils peuvent  être source de composés volatils organiques susceptibles de provoquer des irritations et des problèmes de santé. Il faut contrôler la qualité des meubles, bien connaître les matières avec lesquelles ils ont été fabriqués. On se méfiera aussi des tapis qui accumulent les poussières.

Un circuit fermé conventionnel de traitement de l’air peut servir à modifier sa température et filtrer les particules, mais il ne renouvèle pas l’air et notamment n’abaisse pas la teneur en CO2 provenant de la respiration. En utilisant une filtration de meilleure qualité, en admettant de l’air extérieur dans le circuit ou en ouvrant les fenêtres on améliorera la qualité de l’air intérieur. Prendre de l’air à l’extérieur est la meilleure façon d’assurer la qualité de l’air intérieur. Il est recommandé de renouveler chaque heure le volume de la pièce 4 à 6 fois soit par l’ouverture des fenêtres soit à l’aide du système de ventilation. Si l’air extérieur est fortement pollué il faudra le traiter, avant son admission à l’intérieur, par des filtres appropriés ou par un traitement qui retient les gaz toxiques.

Parmi les nombreuses particules que l’on trouve dans l’air intérieur des immeubles (soit qu’elles soient exhalées par les occupants, soit qu’elles soient remises en suspension par les déplacements dans les pièces), celles inférieures à 5 microns correspondent aux aérosols** transporteurs du virus du Covid, celles inférieures à 2,5 microns correspondent aux poussières. Le renouvèlement de l’air permettra d’éliminer les aérosols, sa filtration et un nettoyage régulier des surfaces, évitera la présence de poussières.

On néglige trop souvent le renouvèlement de l’air qui diminue le taux de CO2 et élimine les aérosols porteurs de virus.

  

 

*Douglas Starr, Science 6 Août 2021, N°6555, pp. 612-615

**les aérosols sont des particules microscopiques liquides, solides et semi solides qui sont si petites qu’elles peuvent rester en suspension dans l’air. Les aérosols respiratoires sont produits quand on respire, parle, chante, tousse, crache ; ils sont vecteurs de virus et de bactéries si celui qui les émet est porteur de ces parasites. Les postillons (gouttelettes) que l’on projette aussi dans les mêmes conditions, sont moins contaminants car ils retombent très vite au sol  (distance inférieure à 20 cm). On a élargi maintenant la définition des aérosols et l’on considère que 100 microns est la limite supérieure des microparticules qui restent suspendues dans l’air pendant plus de 5 secondes et peuvent se déplacer au-delà de 1 mètre.




Les questions environnementales vous intéressent-elles ? Vous pouvez enrichir vos connaissances et acquérir une vision globale de ces problèmes en lisant mon dernier livre : « Environnement, l’Hypothèque Démographique ».



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire