Mercredi 5 Avril 2023
L’idée maîtresse qui a fondé l’écologie est que l’énergie et les nutriments issus du monde naturel (soleil, eau, terre) présents dans un milieu donné, sont captés à la base par des espèces photosynthétiques qui à leur tour vont nourrir des espèces associées jusqu’à ce que le flux prélevé d’énergie et de nutriments soit épuisé au niveau des espèces apicales. Ces écosystèmes multi spécifiques se sont construits naturellement au cours de l’évolution.
L’agriculture est une rupture de l’écosystème ; l’être humain l’installe à sa place, et à l’aide d’une seule espèce, il capte l’énergie et les nutriments qui y sont disponibles pour satisfaire uniquement ses besoins. Ce détournement a permis l’expansion illimitée de l’espèce humaine et une réduction concomitante du nombre des autres espèces.
Dans la mesure où la place réservée à l’agriculture aurait été limitée à un niveau raisonnable sa coexistence avec les écosystèmes naturels aurait pu persister ; mais la population humaine, toujours en croissance, à rongé continuellement l’espace au profit de l’agriculture au point de réduire ce qui était nécessaire à la survie des autres espèces. La surface de notre planète est maintenant occupée en majorité par un petit nombre d’espèces « utiles » à l’homme alors que beaucoup d’espèces « sauvages » ont disparu ou sont sur le point de disparaître.
Est-il possible de modifier cette dérive égoïste ?
Il faudrait d’abord ralentir puis stopper la croissance de la population mondiale sans quoi aucune autre action ne pourra être efficace. Plus l’espèce humaine compte d’individus plus il faut des terres agricoles pour les nourrir car nous n’assimilons que des produits issus du monde biologique. J’ai déjà maintes fois alerté sur les problèmes qu’entraîne la surpopulation mondiale. Le contrôle de la croissance de la population humaine reste incertain tant existent des disparités culturelles, cultuelles, et éducationnelles entre les Etats.
Il faut ensuite arrêter l’expansion des terres dédiées à l’agriculture ; ceci est quasiment impossible dans des pays où la population est en croissance. Cela suppose paradoxalement d’accroître la production des autres terres déjà cultivées ! Pour cela il faudrait accepter d’y pratiquer une agriculture qui n’est pas uniquement biologique (sans intrants chimiques).
Il faudra désaffecter des terres agricoles et les rendre au milieu naturel. On choisira celles qui côtoient déjà un espace non cultivé ce qui facilitera leur retour à l’état sauvage sans qu’il soit nécessaire d’intervenir. En revanche, ne plus cultiver une terre située au milieu d’un espace agricole est contaminant pour les cultures qui l’entourent, et du fait de son isolation, inefficace pour y restaurer rapidement un espace naturel complet.
Enfin on peut rendre les terres cultivées moins exclusives aux espèces sauvages. On fragmentera les grands espaces établis en monoculture pour y faire de la polyculture car une monoculture exclue toujours les mêmes espèces sauvages. On pourra aussi adopter des assolements qui non seulement seront favorables à la culture mais aussi permettent le maintien partiel de la diversité spécifique. On encerclera les espaces cultivés par des haies pourvoyeuses d’abris et de nourriture. Ces dispositifs sont maintenant largement appliqués.
En définitive, sauvegarder ce qui reste encore du monde biologique serait déjà satisfaisant.
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